PRÉAMBULE
Les Cézannes de Cézanne – Préambule
> Préambule
> Chapitre 1 : L’irrésistible vocation (de la première jeunesse à 1860)
> Chapitre 2 : Explosion de la couleur 10 ans avant l’impressionnisme (dès 1862)
> Chapitre 3 : L’Artiste se mesure aux sujets des grands peintres (de 1864 à 1870)
> Chapitre 4 : Le premier grand paysage cézannien (1871)
> Chapitre 5 : À partir de 1872 et pour la 3ème exposition impressionniste (1872 à 1877)
> Chapitre 6 : L’Apothéose (de 1890 à 1900)
Il ne viendrait à l’ idée d’ aucun amateur de musique de mettre de coté les premières sonates et symphonies de Mozart , pas plus que son premier opéra « Mithridate « composé à l’ âge de quatorze ans .
En 1992 , on découvre la partition de Berlioz de sa « Messe Solennelle » , composée en 1824- 25 ,alors qu’ il n’ a que vingt et un ans . C’ est sa première œuvre . On la croyait détruite …
S’ avise t on de la mettre en doute et de l’ oublier dans un placard ? Non , on la joue ….
Car , comme souvent, les œuvres de jeunesse des génies contiennent les splendeurs de l’ œuvre future .
Cézanne , à la fin de sa vie disait : « on n’ a qu’ une idée, on nait avec, tout une vie durant on la développe, on la fait respirer. » Il en est ainsi pour son œuvre de jeunesse triée et conservée par le peintre lui-même à la fin de sa vie , et injustement oubliée dans les collections de souvenirs familiaux. Elle mérite d’être réhabilitée , d’ autant qu’elle nous révèle une facette totalement inconnue de son inspiration .
C’EST ELLE QUI EST PRÉSENTÉE ICI
En 1899 le jas de Bouffan est vendu . Il faut le vider . Le peintre retrouve ses vieux tableaux en vrac dans son grenier . Il trie , se souvient , il annote même quelques uns …. Il brûle les autres .
On sait qu’ au tournant du siècle il projetait de donner à sa ville environ soixante dix tableaux . Il ne pouvait s’ agir d’ œuvres récentes tant décriées par tous les aixois. Il s’ agissait plus probablement de celles-ci , plus faciles à comprendre, donc susceptibles d’ être acceptées par le public aixois .
Le conservateur du musée refusa en disant : « moi vivant , jamais un Cézanne ne rentrera dans le musée ! » Il tint parole et mourut en 1925 …
Cent ans plus tard l’ histoire va-t-elle se répéter ?
Laissé à la garde de sa sœur Marie , décédée en 1921 , cet ensemble suivra les héritages , pour se retrouver pêlemêle, il y a une bonne dizaine d’années, chez un petit marchand, bien abimé , entreposé dans des cartons et valises , en compagnie d’ autres souvenirs de famille et de quelques œuvres d’ amis du peintre , entre autres Camoin et Daubigny . Là ils sont achetés progressivement pour le plaisir des yeux par le collectionneur : il n’est pas un collectionneur-portefeuille !
Un jour , cherchant à déterminer ce qu’ il accumule depuis des années , celui-ci fait appel à mes connaissances en recherches depuis trente ans pour apprendre à chercher et à trouver les signatures . C’ est ainsi que je suis tombée sur ce trésor qui nous a menés à faire une véritable enquête , sur les origines des peintures , à retrouver signatures , circonstances de peinture , archives , etc , sans oublier les analyses , radios et infra rouges . Puis nous avons entamé une campagne de restauration , qui nous a confirmé bien des détails , signatures et monogrammes .
Certaines annotations figurant sur les châssis d’origine, de la main du peintre, ne pouvaient avoir été portées qu’ à la fin de sa vie , nous apprenant ainsi qu’ il s’ agissait d’ un choix délibéré issu de ses propres souvenirs . Une fois ces tableaux ou dessins mis côte à côte , datés par les archives et lettres diverses , on s’ aperçoit qu’ ils comportent souvent une première trouvaille esthétique, réutilisée et développée par la suite : la genèse de sa peinture en quelque sorte ; sans compter les œuvres récupérées plus tard , que les cataloguistes successifs et la Société « savante» cherchaient dans des collections privées , certainement reprises lors d’échanges avec Vollard , et les deux tableaux de Fleurs présentés à l’ exposition impressionniste de 1877, remplacés par d’autres dans le catalogue raisonné …
La légende « Cézanne » voulait qu’il ne savait ni peindre ni dessiner à son arrivée à Paris ! C’ est faux !
Nous en avons maintenant la preuve irréfutable, de la main de l’ artiste .
Et son ami Zola dans tout ça ?
On sait que Paul lui avait donné une dizaine de tableaux ( qui sont au catalogue raisonné) mais que , ni lui ni son épouse ne les aimait . Aussi étaient ils relégués dans un placard !
Dans notre collection il y en a quelques autres , qui lui étaient destinés dont une porte la signature des deux amis !… Zola n’y porta pas plus d’intérêt qu’à une foucade adolescente ; comme pour les autres !
MAIS AINSI ,
la succession de ces œuvres, depuis les premières , nous permet de découvrir au travers de sa personnalité indépendante et de sa culture, comment Paul a devancé ses contemporains et été amené à faire les découvertes stylistiques qui vont le caractériser et se développer tout au long de sa carrière, et en particulier sa vision de la nature .
On voit comment son inné et son acquis se conjuguent dans les affres de la création , pour donner naissance à partir du tournant des années 70 ,à une pureté nouvelle qui prend une forme de spiritualité à la fin de sa vie , grâce à l’ élévation de sa pensée artistique issue de sa jeunesse méconnue . En témoignent les trois dernières œuvres présentées ici , récupérées et gardées soigneusement par le peintre , qui rejoignirent le reste de la collection :
LES CEZANNES DE CEZANNE
+ Ces œuvres complètent les catalogues raisonnés existant à ce jour .
+ Le dossier complet « SIC ITUR AD ASTRA » (250 pages) est à la disposition des musées et historiens de l’ art , sur rendez vous avec l’ auteure à Aix en Provence ou sur demande par email : marieanne.macaigne@gmail.com.
MARIE ANNE MACAIGNE.
> Préambule
> Chapitre 1 : L’irrésistible vocation (de la première jeunesse à 1860)
> Chapitre 2 : Explosion de la couleur 10 ans avant l’impressionnisme (dès 1862)
> Chapitre 3 : L’Artiste se mesure aux sujets des grands peintres (de 1864 à 1870)
> Chapitre 4 : Le premier grand paysage cézannien (1871)
> Chapitre 5 : À partir de 1872 et pour la 3ème exposition impressionniste (1872 à 1877)
> Chapitre 6 : L’Apothéose (de 1890 à 1900)