AUTO PORTRAIT
Dessin aux trois crayons – Sur papier crème – 41x 34,8 cm – Monogrammé – Circa 1892- 95

Auto portrait

Un peu plus qu’ un dessin , car il est rehaussé de craie blanche avec quelques accents de sanguine .
Exécuté au crayon gras noir, et bleu pour les hachures du fond .
Coiffé d’ un chapeau cabossé il se représente un peu las avec l’ air de s’ interroger sur lui-même. Les auto- portraits dessinés que Cézanne nous a laissé sont souvent plus proches de son expression que ceux à l’ huile . Celui-ci est le plus grand de tous ,en taille autant qu’ en qualité .
Son visage un peu affaissé nous indique les années 1890 -95 .
Serait ce celui dont parle Joaquim Gasquet dans son ouvrage sur Cézanne : « Le visage dramatique , presque hagard , immense et doux , halluciné et volontaire, d’ une tendresse qui vous fouille . » ?

LA BOUTEILLE
Terre cuite – Ht 45cm diamètre 40 cm – Signée – Circa 1890

La bouteille
La bouteille
La bouteille
La bouteille
La bouteille
La bouteille
La bouteille
La bouteille
La bouteille
La bouteille

Rareté après rareté , cette bouteille de terre cuite , destinée à garder l’ eau fraiche , a été décorée par notre peintre qui signe à la base , après une mise en place à la mine de plomb d’ un décor dont le motif ne se répète pas , constitué d’ essences attachées à la présence d’ eau . La palette choisie rappelle celle de « Maison et pigeonnier à Bellevue »numéro 268 , datée 1888 -92 .
Était-ce dans cette bouteille que le peintre gardait son eau au frais après l’ avoir tirée du puits dans la cour de Château Noir ou il louait une pièce –atelier , sur la cour justement ; afin de ne pas ressortir en plein soleil ou se situait ce puits , pour un simple verre d’ eau fraiche ?

Restauration en cours…

LES PÊCHES
Aquarelle et gouache sur papier – 28, 5 X 25,2 cm – Non signée – Circa 1890

Les pèches

Exécutée sur papier semi rigide, punaisé sur un support. La couleur déborde sur la tranche du papier : il n’ a donc pas été redécoupé.
Le modèle :
Des pêches sur leur arbre , conduit en espalier sur des lattes de bois .Les feuilles à la forme longue et dentelées appartiennent à l’ espèce alors cultivée dans le Sud .
L’ œuvre se rapproche de l’ huile sur toile numéro 806 « Feuilles et fruits » 29 x 29 cm , ayant appartenu à Matisse .
Mise en place au crayon et taches d’ aquarelles qui se superposent pour obtenir l’ intensité de la couleur , rehaussées de quelques touches de gouache. La composition est structurée par l’ apparition des lattes de bois de part en part , contrairement l’ huile 806 plus fruste et plus plate .
Diverses études préparatoires existent :
Dont le dos de l’ aquarelle répertoriée par Venturi , numéro 1560 , datée de 1890 .
Le rendu des fruits est à rapprocher de l’ aquarelle de l’ Achmoléum museum : Poires pêches et figue entre autres .
Un dessin de Cézanne le CH 1135 (3007-326) la représente probablement succintement , encadrée , au dessus de sa commode de chambre , avec une chaise devant , vue rue Boulegon par J. Gasquet . Aucune aquarelle connue ne peut être candidate ; et Gasquet précise bien : « aquarelle ».
Pour l’ instant , c’ est bien la seule aquarelle connue travaillée « en tableau » comme une huile .

Autre œuvre en rapport : Aquarelle R 553 « étude de Feuillage », 44x56cm , sans sens ni perspective , ou l’ on rencontre l’ enchevêtrement de feuilles et de tiges ; et étude de pêches avec feuilles numero 3018 31 a et 31 b , œuvres préparatoires les plus proches .

Paul Cézanne à J . Gasquet :
“Dans un bon tableau , comme je rêve , il y a une unité. Le dessin et la couleur ne sont plus distincts ; au fur et à mesure que l’ on peint, on dessine; plus la couleur s’ harmonise , plus le dessin se précise . Voilà ce que je sais d’ expérience . Quand la couleur est à sa richesse , la forme est à sa plénitude. Le contraste et les rapports de tons, voilà le secret du dessin et du modelé. “

Qui peut mieux expliquer ce chef d’ œuvre que le peintre lui même ?

AUTO PORTRAIT DE PROFIL
Pastel su papier – 50,5 x 44,5 – Monogrammé – Circa 1898

Auto-portrait de profil

Cézanne a fait peu de pastels ; on lui connait déjà dans cette collection celui de Marcoussis , l’ étude préparatoire de la Cène et un dessin léger d’ un vase , classés tous les deux dans les dessins .
Vollard disait que l’ artiste n’ en avait fait que trois .
Celui-ci est l’ un de ces trois , car il porte au dos une inscription « Vollard »et en dessous un numéro à quatre chiffres illisibles .
Une lettre adressée à Vollard par Cézanne lui annonce le 22 juillet 1901 , l’ expédition « de toiles et pastel « , toiles au pluriel mais pastel au singulier !
Il s’ agit probablement de ce portrait destiné à l’ échange en compagnie de peintures , pour l’ aquarelle de Delacroix que Vollard a toujours affirmé avoir « échangé » à cette époque ; d’ ou la présence du numéro Vollard , moitié caché par le montage du verre destiné à le protéger ,mais bien vite cassé .

Le peintre s’ y représente de profil , laissant pourtant apparaitre le deuxième œil . Il regarde au loin , serein , conscient de sa vocation « biblique » de « grand chef hébreux »
Ce profil de médaille lui donne avec sa noblesse un aspect léonardesque , fascinant .
Il est signé du monogramme de l’ artiste au pied du col ,la date 97 ou 98 est presque effacée . mais elle est probable car il n’ a pas encore coupé sa barbe en pointe .
Vollard a reporté son nom en bas à gauche pour qu’il soit plus visible même si ce n’ est pas son écriture .

IMPRESSIONANT

2019-09-03T10:38:23+02:00